2,1 milliards de dollars : c’est le prix auquel Versace a changé de propriétaire en 2018. Un an plus tôt, Jimmy Choo quittait aussi son giron d’origine, cédé pour 1,2 milliard de dollars. Derrière ces rachats spectaculaires, un acteur souvent confondu avec l’une de ses griffes : Capri Holdings, ex-Michael Kors Holdings Limited, société cotée à New York.
Derrière cette façade, Capri Holdings s’impose comme un moteur de la consolidation du luxe accessible. Ici, chaque acquisition s’inscrit dans une logique d’expansion à l’international et de diversification des collections, loin du schéma traditionnel des dynasties familiales européennes.
Les grandes manœuvres dans la mode : quand les maisons de luxe changent de mains
Dans l’industrie, le rachat Michael Kors n’a rien d’anodin. Un nom ressort : Capri Holdings. Anciennement Michael Kors Holdings Limited, ce groupe donne le ton avec une stratégie de conquête affirmée. Rassembler sous une même bannière des marques de luxe emblématiques, voilà sa feuille de route.
2017 : Capri Holdings met la main sur Jimmy Choo pour 1,2 milliard de dollars. L’année suivante, Versace rejoint le groupe, transaction à 2,1 milliards de dollars. Ces chiffres, loin d’être anecdotiques, témoignent d’un véritable appétit pour le secteur premium. Contrairement à l’approche européenne incarnée par LVMH, Capri Holdings privilégie la consolidation et la complémentarité des marques. Le groupe s’articule autour de trois pôles : Kors, Versace et Jimmy Choo, un trio pensé pour attirer une clientèle internationale.
| Marque | Date de rachat | Montant |
|---|---|---|
| Jimmy Choo | 2017 | 1,2 milliard de dollars |
| Versace | 2018 | 2,1 milliards de dollars |
La cadence des acquisitions s’accélère, bouleversant la répartition des ventes mondiales et l’équilibre des forces. Les stratégies d’acquéreurs ne se jouent plus exclusivement à Paris ou Milan : avec Capri Holdings, New York prend place à la table.
Qui sont les nouveaux propriétaires de Versace et Jimmy Choo ?
Capri Holdings s’impose comme la structure pilote du rachat Michael Kors. À sa tête, John Idol, figure aguerrie du secteur, propulse l’ensemble sur la scène mondiale. Ce choix stratégique marque un tournant dans l’histoire des marques de luxe. Michael Kors, initialement enseigne américaine, devient le fer de lance d’un groupe qui vise l’expansion à grande échelle.
Capri Holdings fonctionne comme un collectionneur avisé. En 2017, il acquiert Jimmy Choo, griffe britannique réputée pour son style singulier. En 2018, il s’offre Versace pour 2,1 milliards de dollars. Donatella Versace garde la direction artistique et conserve la tonalité créative, mais l’actionnariat passe sous pavillon américain : l’ADN italien dialogue désormais avec l’approche made in USA.
Voici comment se répartissent les rôles au sein du groupe :
- Capri Holdings : maison-mère, pilotée par John Idol
- Versace : pièce maîtresse nouvellement acquise, Donatella Versace restant directrice artistique
- Jimmy Choo : marque britannique intégrée à l’écosystème Capri
En réunissant ces griffes, Capri Holdings bouleverse la hiérarchie des groupes du secteur. Michael Kors, longtemps acteur indépendant, orchestre une montée en puissance. Les candidats à l’achat de Versace et Jimmy Choo étaient nombreux, mais Capri Holdings a réussi à tirer son épingle du jeu, changeant le visage du marché du luxe.
Rachat de Versace par Prada et acquisition de Jimmy Choo par Michael Kors : décryptage des opérations
Sur l’échiquier des grandes maisons de luxe, les rachats agissent comme des secousses. Michael Kors, fort de ses ambitions américaines, a acquis Jimmy Choo pour près de 900 millions de dollars. Ce mouvement traduit une volonté précise : s’imposer parmi les géants mondiaux tels que LVMH ou Kering. Capri Holdings, sous la houlette de John Idol, absorbe des signatures majeures, bâtissant un portefeuille varié et solide.
D’un autre côté, la maison Prada opère un rapprochement avec Versace. Ici, l’héritage italien rencontre une ambition stratégique contemporaine. Prada, déjà propriétaire de Miu Miu, renforce sa position en intégrant la créativité audacieuse de Donatella Versace. Les montants investis, de plusieurs milliards de dollars, soulignent l’attractivité persistante des icônes italiennes. Les marques, désormais rassemblées, pèsent davantage dans le chiffre d’affaires mondial.
Pour mieux comprendre ces dynamiques, observons les conséquences directes :
- Jimmy Choo rejoint le giron américain de Michael Kors
- Versace s’intègre à l’univers Prada, tout en préservant son identité propre
Ces mouvements illustrent la quête de rentabilité, de notoriété et d’ouverture à de nouveaux publics. Les candidats à l’acquisition rivalisent de créativité, mais seuls ceux capables d’aligner des sommes impressionnantes concluent l’affaire. À chaque opération, l’équilibre du secteur se transforme, propulsant de nouveaux visages dans la lumière.
Quelles conséquences pour l’industrie du luxe et l’identité des marques ?
Le secteur du luxe s’anime, les frontières bougent. La prise de contrôle de Michael Kors par Capri Holdings, aujourd’hui détenteur de Jimmy Choo et Versace, redéfinit l’ordre établi des marques de luxe. Les grandes maisons historiques observent ces changements, oscillant entre vigilance et curiosité. L’intégration d’une maison italienne comme Versace à un groupe américain interroge sur la préservation du style d’origine. Capri Holdings promet d’honorer l’identité de chaque griffe, même si la tentation d’un marketing mondialisé demeure. Certains craignent que l’audace de Gianni Versace ne s’efface au profit d’une vision plus lisse.
Sur le plan financier, la concentration des marques donne lieu à de nouveaux leviers. Logistique mutualisée, réseaux de distribution partagés, pouvoir de négociation renforcé : tous ces atouts permettent d’optimiser les dépenses et de doper le chiffre d’affaires. Capri Holdings affiche des ventes en hausse, malgré un contexte économique incertain. Selon Women’s Wear Daily, la cadence des lancements s’accélère, en particulier pour les collections automne-hiver de Versace.
Quelques impacts concrets illustrent ces mutations :
- Donatella Versace reste à la tête de la création.
- Jimmy Choo élargit ses collections et s’ouvre davantage au marché asiatique.
- Capri Holdings vise une stature à la hauteur de LVMH, sans cacher ses ambitions internationales.
La mode italienne évolue, s’adapte, mais ne renonce pas à son histoire. À chaque nouvelle opération, l’attention reste forte sur la créativité, le respect des origines et la capacité à bâtir la suite sans perdre l’âme des maisons.


