Dès le premier euro gagné sur Vinted, un seuil fiscal peut être franchi sans que l’utilisateur en ait conscience. La législation distingue la revente occasionnelle de biens personnels des activités considérées comme commerciales, soumettant certaines transactions à des obligations de déclaration strictes.
En 2024, la plateforme transmet automatiquement à l’administration fiscale les informations sur les vendeurs dépassant certains montants ou un nombre de transactions précis. Les bénéficiaires d’allocations comme la CAF font face à des risques supplémentaires en cas de déclaration incomplète ou erronée.
Vendre sur Vinted : ce que la loi prévoit pour les particuliers
Revendre des vêtements ou des objets sur Vinted ne se résume plus à un simple échange entre particuliers. Depuis l’application de la directive européenne DAC7, l’administration fiscale scrute les plateformes de vente en ligne comme jamais auparavant. Désormais, Vinted transmet de façon automatique aux autorités les informations concernant les utilisateurs qui dépassent certains seuils.
Voici les deux critères qui déclenchent cette transmission :
- Plus de 30 transactions réalisées durant une année civile
- Ou un montant total encaissé supérieur à 2 000 euros sur la même période
Le fait d’être « particulier » n’exonère pas des obligations fiscales. Chacun doit être en mesure de justifier la nature de ses ventes. Une activité jugée régulière ou orientée vers la revente bascule automatiquement sous le régime des micro-BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Les ventes occasionnelles restent libres d’impôt, mais répéter l’opération trop souvent attire l’attention.
Dans ce contexte, Vinted agit en tiers déclarant : la plateforme collecte et transmet les données relatives à chaque transaction à l’administration fiscale. Lors de la déclaration d’impôt, il devient nécessaire d’intégrer les revenus issus de la revente de biens si les seuils sont franchis ou si l’activité prend une tournure professionnelle. Cette vigilance est d’autant plus nécessaire pour celles et ceux qui multiplient les ventes, que ce soit sur Vinted ou sur d’autres plateformes similaires.
Quels montants ne faut-il pas dépasser pour éviter l’imposition en 2024 ?
Un simple tri dans sa garde-robe peut, sans prévenir, faire basculer un utilisateur Vinted dans le champ fiscal. Deux seuils posés par la réglementation délimitent clairement la marche à suivre pour rester dans une situation de particulier :
- 2 000 euros de ventes brutes réalisées pendant l’année civile
- 30 transactions effectuées sur douze mois glissants
Dès que l’un de ces deux seuils est dépassé, 2 001 euros encaissés ou 31e transaction enregistrée,, Vinted transmet vos informations à l’administration fiscale. Cette procédure est imposée par la directive DAC7 pour toutes les plateformes de vente entre particuliers.
Peu importe la nature des articles cédés : vêtements, accessoires, objets de collection ou autres, tout entre dans le calcul dès lors que les seuils sont atteints. Les ventes occasionnelles issues d’un tri personnel ne posent pas de souci, tant que l’on reste en dessous des limites. Au-delà, l’administration fiscale peut requalifier l’activité et appliquer le régime micro-BIC avec déclaration du chiffre d’affaires.
Pour éviter toute mauvaise surprise, il s’avère judicieux de conserver les preuves d’achat et de pouvoir, si besoin, retracer la provenance des biens vendus. Le montant pris en compte correspond au total encaissé, hors frais de port et avant déduction des commissions Vinted. Ceux qui veulent rester tranquilles gardent à l’esprit la différence entre recyclage de dressing et démarche commerciale.
CAF, impôts, contrôles : les risques à connaître avant de dépasser les seuils
Sur Vinted, multiplier les ventes peut vite faire franchir la ligne. Dès que les seuils de 2 000 euros de ventes ou 30 transactions annuelles sont dépassés, la dimension change. L’administration fiscale ne laisse rien passer : tout est transmis à distance, automatiquement. Ce signal déclenche un contrôle potentiel.
À partir de là, déclarer ses revenus issus des ventes s’impose. L’oubli ou l’omission expose à des sanctions, parfois rétroactives. Le statut évolue : l’utilisateur passe sous le régime de l’activité professionnelle, avec ses implications : régime micro-BIC, abattement fiscal, déclaration séparée. La TVA peut aussi entrer en jeu si l’activité prend de l’ampleur. Du côté de la CAF, les revenus de la revente sont pris en compte dans le calcul de certaines aides. L’effet peut se faire sentir sur le montant des allocations, selon la nature et la régularité des ventes.
Les contrôles fiscaux ne préviennent jamais. L’administration fiscale examine les données, recoupe, interroge si nécessaire. La capacité à tracer l’origine des objets vendus devient alors précieuse : tickets, factures, historique d’achats. Ceux qui s’organisent, conservent ces éléments à portée de main. Déclarer ses ventes sur Vinted devient incontournable dès qu’on franchit les seuils. L’économie collaborative n’efface pas la nécessité de respecter les règles du jeu administratif, surtout quand l’activité se rapproche d’un métier.
Chacun est libre de vider ses placards, mais personne n’est à l’abri d’un courrier inattendu de l’administration. Une vigilance simple évite les mauvaises surprises : sur Vinted, chaque vente compte, et le fisc surveille, toujours un clic plus près qu’on ne le croit.